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Rosa lit et Théo dort
1 novembre 2011

Lectures épistolaires...

les affranchisVoici une formidable collection: "les affranchis" aux éditions du NiL, collection conçue par Claire DEBRU.

L'idée: "écrire une lettre, une seule, c'est s'offrir le point final, s'affranchir d'une vieille histoire".

J'ai donc lu deux lettres, l'une de Annie ERNAUX "L'autre fille", lettre écrite à sa soeur aînée de 6 ans, décédée avant sa naissance;

l'autre de Linda LE dédiée "à l'enfant que je n'aurai pas".

 

Ce genre nécessite forcément l'utilisation du JE, les auteurs ne se cachent pas derrière leurs personnages, mais ce qui pourrait paraître impudique ne l'est pas grâce à leur talent d'écriture.

Bientôt, nous oublions ce "je" pour faire corps avec ce qui est écrit, pour comprendre; ces livres nous apprennent à être empathique, on ne peut juger après les avoir lus, quelque soit le contenu, on essaye juste de comprendre.

Annie ERNAUX nous parle de son enfance, avec une écriture douce, nostalgique. On devine qu'elle a déjà fait le deuil de cette histoire, elle nous raconte sa souffrance mais de façon distanciée, avec un regard psychanalytique... nous prenons conscience, dans une espèce de douceur ouatinée (pour ne pas trop heurter le lecteur?), de sa souffrance à être née deuxième, deuxième enfant après une petite fille morte trop tôt et donc idéalisée.

 

Quant à Linda LE, elle nous explique le long processus qui l'a conduite à accepter de ne pas avoir d'enfant, malgré les pressions de son conjoint, celles sociales...

son choix de se consacrer entièrement à sa passion: l'écriture, sans concessions.

Cette acceptation n'a pas été facile, ni évidente, elle a dû passer par un épisode de folie pour comprendre, pour lâcher-prise, peut-être, pour, en fuyant la réalité, accepter de voir Sa propre réalité, même si elle paraît incompréhensible à la majorité...

Son style est nerveux, on sent la colère; le récit est parsemé de "listes", d'énumérations, comme pour se justifier...

jusqu'à la fin, où elle écrit: " ces lignes sont une offrande, tu vogues sur un esquif en papier,mais pour moi tu n'es pas une fantasmagorie,tu existes, tu es doué de vie."

Elle a sû faire vivre cet enfant en elle, s'y appuyer pour grandir, s'affirmer, s'épanouir dans ce qu'elle sent être au plus juste pour elle: écrire.

 

Ces deux lectures sur des sujets sensibles qui pourraient heurter nous laissent  pourtant avec beaucoup de tendresse.

 

Lectures empathiques à conseiller...

 

Rosa

 

 

 

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Commentaires
T
Merci eMmA pour ce compliment qui nous touche tous les deux... Rosalie est un prénom que j'adore depuis toute petite après la lecture des "histoires de Rosalie", copie des "malheurs de Sophie" à la russe...cette petite fille espiègle me faisait rêver...<br /> <br /> <br /> <br /> Pour Théo, Rosalie n'incarne malheureusement qu'un prénom de vache (et oui!!!, comme Marguerite...)<br /> <br /> <br /> <br /> Rosa
E
Merci, vous me donnez l'envie de lire la lettre de Linda Lê, auteur que par ailleurs j'apprécie...<br /> <br /> <br /> <br /> Le nom de votre blog : un régal !<br /> <br /> <br /> <br /> eMmA
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