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Rosa lit et Théo dort
8 octobre 2011

De la folie, ou "Rien ne s'oppose à la nuit..."

Le thème de la folie m'a particulièrement intéressée ces derniers temps, et plusieurs livres m'ont aidé à comprendre le pourquoi, comment du "pétage de plomb" ou plus précisément de la psychose... la faute à la génétique? pas de chance/ fatalité? (c'est comme ça...)...ou conséquence d'une histoire de vie trop lourde et complexe? comme si le corps et le mental devaient "exploser" pour enfin exprimer certains évènements jusqu'alors tus...comme une réparation dans l'arbre généalogique?

 

J'ai littéralement dévoré "Marie Blanche" de Jim FERGUS (cherche midi), embarquée dans cette fresque familiale digne d'un scénario hollywoodien (costumes, château, richesse...et sexe, évidemment...). Rien n'est épargné à l'héroîne comme à la lectrice, la fascination se mêle souvent au dégoût, j'ai même eu l'impression d'être comme cette petite Marie-Blanche: voyeuriste... et pourtant, on s'embarque dans l'histoire, jusqu'à la dernière page, avec cette dernière phrase qui résume à elle seule le contenu du livre: le déni l'emporte sur tout...

" elle n'a peut-être pas sauté, maman, tu sais. Elle est peut-être simplement tombée". 

 

 

Et puis, j'ai continué avec "Rien ne retient la nuit", de Delphine de VIGAN ((JCLattès): magnifique livre, magnifique titre et magnifique photo de couverture...

et là, j'ai compris.

 

j'ai compris la puissance dévastatrice du secret, du déni, de l'inceste...oui, rien de s'oppose à la folie malgré une apparente "normalité": une famille heureuse, libertaire (trop...), cultivée, aisée...

Rien ne peut s'opposer à la dévastation d'un corps ( voire même la fragmentation), rien. pas même la souffrance de ses propres enfants. rien.

Le style de Delphine de VIGAN est tout aussi magnifique; il se dégage de son écriture une grande douceur, du respect, beaucoup de pudeur...la violence n'en est que plus forte.

 

"Marie Blanche", avec le même sujet, en devient vulgaire. Dans "Rien ne s'oppose à la nuit", on compatit, on comprend. Malgré l'horreur de l'inceste, la peur de la folie, on se prend d'une énorme tendresse pour cette famille, pour ces trois femmes (grand-mère, mère et fille) l'une qui est dans le déni, l'autre qui subit, et la dernière qui écrit, nomme, met enfin des mots justes et respectueux sur les faits, sans jugement.

 

et l'innommable devient nommable.

 

Rosa

 

 

 

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Commentaires
L
Je note, ta critique donne vraiment envie.
Rosa lit et Théo dort
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